L’Afrique, futur hub mondial de l’assemblage de smartphones ?

L’Afrique, futur hub mondial de l’assemblage de smartphones ?

Pendant longtemps, l’Afrique a été considérée uniquement comme un marché de consommation pour les produits technologiques, en particulier les smartphones. Pourtant, les choses sont en train de changer. Avec l’essor des infrastructures, la montée en compétence des jeunes talents et les politiques industrielles plus favorables, le continent africain pourrait bien devenir, dans les années à venir, un véritable hub mondial pour l’assemblage de smartphones.

Des initiatives locales qui prennent forme

Plusieurs pays africains ont déjà commencé à poser les bases de cette ambition. Parmi les initiatives les plus marquantes :

  • Rwanda : En 2019, le pays est devenu le premier en Afrique à produire localement des smartphones avec Mara Phones, une marque qui assemble ses propres téléphones à Kigali.
  • Égypte : En 2023, la société Vivo a lancé une ligne d’assemblage dans le pays, suivie de Samsung et d’autres fabricants chinois. L’objectif : réduire les coûts d’importation et fournir les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
  • Afrique du Sud : Avec un tissu industriel plus développé, le pays accueille plusieurs chaînes d’assemblage locales pour des marques internationales comme Hisense ou Samsung.
  • Éthiopie, Kenya, Nigéria et Côte d’Ivoire : Ces pays intensifient leurs efforts pour attirer les investissements dans la fabrication électronique et offrir des incitations fiscales aux acteurs du secteur.

Pourquoi l’Afrique attire de plus en plus les fabricants ?

  1. Un marché en pleine croissance
    L’Afrique compte plus de 500 millions d’utilisateurs de smartphones aujourd’hui, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2030. Les besoins en téléphones abordables sont énormes, ce qui pousse les fabricants à envisager une production plus proche des consommateurs.
  2. Des coûts de main-d’œuvre compétitifs
    Comparée à l’Asie, l’Afrique offre une main-d’œuvre jeune et moins coûteuse, mais qui devient de plus en plus qualifiée grâce à l’expansion de la formation technique et numérique.
  3. Un accès croissant aux matières premières
    Certains pays africains sont riches en ressources indispensables à la fabrication de composants électroniques : cobalt, lithium, cuivre, coltan, etc. L’intégration verticale devient donc une possibilité stratégique.
  4. Un besoin de souveraineté technologique
    Face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, plusieurs gouvernements africains misent sur l’industrialisation locale pour renforcer leur autonomie.

Les défis à relever

Malgré les signaux encourageants, plusieurs obstacles subsistent :

  • Le manque d’infrastructures industrielles dans certaines régions ;
  • L’accès encore limité à l’électricité fiable et à l’internet haut débit ;
  • Le besoin de politiques publiques plus stables et favorables à l’investissement ;
  • La dépendance à certains composants toujours fabriqués à l’étranger.

Vers une nouvelle ère technologique africaine ?

Si les conditions continuent de s’améliorer, l’Afrique pourrait non seulement assembler des smartphones, mais aussi devenir un acteur incontournable dans la conception, la distribution et même l’innovation mobile. Des marques locales comme Tecno, Itel ou Mara montrent déjà que l’expertise africaine peut rivaliser avec les géants internationaux sur certains segments.

Conclusion

L’idée d’un continent africain devenu centre stratégique pour l’assemblage de smartphones n’est plus une utopie. Elle s’inscrit dans une dynamique mondiale de relocalisation industrielle et de diversification des chaînes d’approvisionnement. Si les efforts sont soutenus, l’Afrique peut transformer son immense marché intérieur en levier industriel puissant et écrire une nouvelle page de son histoire technologique.

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